Nos émotions et leur incidence sur nos performances
Nos émotions, au même titre que nos sensations physiques sont des outils pour adapter notre comportement aux situations que nous rencontrons. Nos émotions et nos sensations peuvent parfois nous submerger et induire un comportement d’agression ou de fuite. Nous sommes dans une réaction de stress qui perçoit la situation comme un danger en mettant en branle tout un système psychologique et biologique pour parer ou s’adapter.
Certaines émotions accroissent nos performances, d’autres les dégradent plus ou moins rapidement. Elles sont faciles à identifier mais beaucoup plus difficiles à créer et à maintenir volontairement ou à faire disparaître. Elles sont par essence évanescentes et peu contrôlables.
Les personnes qui mettent tout en œuvre pour les maîtriser, voire chasser les plus dérangeantes arrivent généralement au résultat inverse : ces émotions indésirables s’amplifient ou paraissent disparaître mais agissent en profondeur et font des dégâts.
La solution n’est pas dans la maîtrise volontariste, mais dans l’expression : apprendre à ressentir ses émotions qu’elles soient agréables ou désagréables pour en discerner les causes et agir sur elles.
Identifier les situations, puis mettre en place une stratégie pour favoriser les émotions agréables et parer ou se préparer aux situations qui suscitent des émotions négatives.
Une aptitude, en fait une acquisition de haute lutte, peut y aider : la confiance en soi.
Le créateur d’entreprise est confronté à de nouveaux défis
Quitter son emploi ou ses études pour lancer son entreprise est, en fait, la décision de quitter une certaine sécurité pour l’inconnu et l’insécurité. D’un individu à l’autre, cette perception variera beaucoup.
A l’extrême, le créateur d’entreprise pourrait même considérer que sa décision va le faire quitter l’insécurité pour davantage de sécurité. Il faut juste veiller à ce que cette agréable sensation ne soit pas une illusion que la réalité va rapidement dissiper.
Créer son entreprise, c’est quitter un territoire connu pour partir en explorateur dans un nouveau monde qui lui est en grande partie inconnu. Certes, d’autres l’on précédé, mais son expérience sera unique et ne peut pas se vivre par procuration.
Ses dispositions intérieures et son expérience vont jouer un rôle important pour l’aider à vivre le mieux possible cette alternance de vulnérabilité et de confiance en soi.
Ce qu’est la confiance en soi
Le psychologue Jean Garneau l’a définie ainsi : « La confiance en soi est une prédiction réaliste et ponctuelle qu’on a les ressources nécessaires pour faire face à un genre particulier de situation. Elle est toujours le résultat d’une accumulation d’expérience. Il s’agit toujours d’une certitude partielle qui s’applique à un domaine particulier et à un moment donné. Il ne s’agit jamais d’une prédiction de résultat ou de performance ; c’est plutôt une prévision qui touche la façon dont les choses vont se passer »
L’aptitude inverse à la confiance en soi est la sensation de vulnérabilité qui est une façon de se percevoir comme exposé à de nombreux dangers sur lesquels on a aucun moyen de contrôle ou trop peu et qui génère un sentiment d’insécurité.
Confiance en soi et vulnérabilité sont les flux et reflux de notre existence. Leur amplitude et leur alternance varient beaucoup d’une personne à l’autre.
Diminuer la vulnérabilité ressentie et augmenter la confiance en soi, voilà le défi !
Comment renforcer la confiance en soi
Voici quelques pistes :
Accumuler de l’expérience utile
Il faut jeter des ponts entre votre situation actuelle (votre activité par exemple) et celle que vous envisagez de provoquer (créer votre affaire) en faisant l’inventaire de vos expériences et compétences. Lesquelles pourront-être utiles, voire déterminantes ? Au besoin, acquérez de nouveaux apprentissages.
Vos expériences acquises dans votre activité sont peut-être précieuses à vos yeux, mais sont-elles toujours d’actualité, utilisables pour l’activité que vous envisagez. Revenir sur les expériences d’échec et en analyser les causes permet de ne pas les reproduire.
Chercher des options réalistes
Partir à l’aventure sans plan est très agréable en vacances quand on sait que l’on peut être rapatrié à la maison. Là, vous allez changer de maison en vendant l’ancienne.
Elaborer diverses options réalistes. Etre déterminé est une bonne chose, rester bloqué sur une option, la triple A, la meilleure peut vous empêcher de voir des opportunités.
Restez souple et ouvert tout en prévoyant un plan B. Prévoir plusieurs options vous communiquera cette sensation que quoiqu’il arrive vous saurez ce qu’il faudra faire.
Evaluez votre risque maximum
Prévoir le pire permet souvent de l’éviter. Qu’est-ce qui serait le pire pour vous ? Faire faillite ? Avoir des dettes ? Perdre l’affection de vos proches ? … Précisez bien ce que vous redoutez le plus dans cette aventure.
Que feriez-vous si ce risque maximum se réalisait ? Etes-vous prêts à l’envisager et à l’affronter ?
Les meilleurs guerriers ont, de tout temps, été ceux qui faisaient tout pour vaincre et survivre, mais qui étaient prêts à tomber au combat !
Gardez l’initiative
Le sentiment de vulnérabilité grandit quand vous vous sentez impuissant à changer les choses. Vous n’êtes plus que le spectateur de votre vie, une pièce de théâtre dont vous ne connaissez pas le scénario et que vous suivez passivement.
Si vous sentez que des circonstances ou d’autres personnes veulent prendre le contrôle, refusez, agissez, reprenez l’initiative, continuez d’être l’acteur principal de votre vie.
Anticipez
N’attendez pas qu’une situation devienne incontrôlable ou irréversible, anticipez, prenez les devants, soyez proactifs. Evitez d’être bloqué.
Un bateau est beaucoup plus manœuvrable quand il avance … même dans la mauvaise direction. Il a besoin d’élan pour éviter l’obstacle et repartir sur une nouvelle route.