Existe-t-il un profil type d’entrepreneur qui ne peut que réussir ?
La réponse à cette question est clairement et définitivement non … et heureusement !
Même si certaines personnes partent dans la vie avec un héritage génétique privilégié, une bonne éducation, des modèles parentaux favorables, de l’argent à disposition, bref tout ce qu’il faut pour réussir, ce n’est pas suffisant, voire peut devenir un véritable handicap.
Surprenant, n’est-ce pas … et pourtant cela se vérifie tous les jours.
L’exemple le plus percutant est de voir ce qui se passe quand une personne reçoit subitement une grosse somme d’argent par héritage ou en ayant gagné le gros lot. Tout d’un coup, les rêves échafaudés dans la période de disette peuvent se réaliser, d’autres envies très onéreuses surgissent et souvent en peu de temps cette petite ou grosse fortune s’évanouit comme elle est venue … subitement. Pourquoi une telle situation peut-elle se produire ?
Au premier abord, la raison semble simple : le passage de la disette ou d’une vie simple à l’aisance est euphorisante et libère des inhibitions. Mais en fait, la véritable raison est qu’aucun effort n’a été fourni pour acquérir cette fortune. Le savoir-faire nécessaire n’a pas été acquis de haute lutte, bravant les difficultés ; un savoir-faire aiguisé par la recherche de solutions.
Le savoir-dépenser est spontané et naturel, le savoir-faire est une conquête exigeante.
L’essentiel est vraiment ailleurs
Pas besoin d’être un superman pour créer votre entreprise. Certaines dispositions sont pourtant des atouts pour réussir.
L’essentiel est dans le caractère qui se forge par les coups et les caresses de la vie, ainsi que l’attitude intérieure envers soi, les autres et le monde.
Passons en revue quelques attitudes qui sont susceptibles d’être de véritables atouts dans votre jeu :
1. Le goût d’entreprendre
Cette envie vient de l’intérieur comme une sorte de feu sacré. Chaque action est imprégnée par ce goût d’entreprendre une œuvre qui va naître et se développer.
Le créateur s’identifie souvent à son entreprise : c’est son bébé. C’est aussi une manière pour lui de marquer son passage en ce monde et de trouver un sens à son existence.
Créer votre propre affaire est une expérience qui transformera votre perception de la vie et du travail.
Le monde laisse toujours passer celui qui sait où il va.
Pourquoi ? Parce que peu ont envie de faire de tels efforts pour atteindre un tel but. Ils se contentent de survivre le mieux possible et d’envier ceux qui ont osé entreprendre et bouleverser leur existence.
2. L’envie de réussir et de se réaliser
Il ne s’agit pas seulement de survivre, mais de vivre pleinement une activité qui construit une œuvre durable en créant de la richesse sous forme de produits ou de services utiles, de revenus, de travail pour d’autres.
Cette énergie intérieure positive vous pousse en avant quoi qu’il puisse arriver et vous amène, au fil des années, à réaliser le potentiel qui est en vous, faisant de vous une personne indépendante tant au niveau financier (ce qui est finalement secondaire) qu’au niveau psychologique.
3. La disposition à prendre des risques
Devenir indépendant, c’est quitter le troupeau bien gardé et protégé des salariés. Le créateur accède alors aux grands espaces de liberté … qui ressemblent souvent plutôt à une jungle.
Cette liberté est assortie inévitablement de risques à prendre, d’insécurité, de soucis et de remises en question radicales. Son projet réussi, il est un héros ; il échoue, il peut tout perdre et rejoindre la grande cohorte des déprimés. Évaluez votre risque maximum : êtes-vous prêt à l’assumer ?
4. Une forte détermination
Cette attitude devant la vie, faite de volonté et de discipline soulève les montagnes, surmonte les difficultés, crée un chemin où il n’y en a pas encore.
Le créateur sait où il veut aller, il a quitté le port pour la haute mer. Seule une forte détermination lui permettra de garder le cap quoiqu’il arrive.
5. L’aptitude à se dépasser
Si vous pensez que les exigences de votre nouvelle activité seront plus faibles qu’avant, c’est une erreur. Elles vont se multiplier et probablement augmenter. Souvent, vous serez placé devant un dilemme :
- Etre satisfait de vous et de votre travail et vous faire dépasser par ceux qui ont choisi de faire un effort de plus
- Etre un perpétuel insatisfait qui a entamé une quête d’excellence et qui est toujours prêt à se remettre en cause, à trouver de nouvelles solutions, de nouveaux défis et ainsi passer en tête du peloton des suiveurs.
Serez-vous un leader ou un suiveur ?
6. Un esprit orienté solution
Les problèmes sont le lot de chacun ; mais l’indépendant en aura davantage. Eh oui, c’est comme cela ! Tout simplement parce qu’il n’est pas appelé à gérer une situation qu’il a hérité, mais qu’il doit se créer une situation, prendre une part du marché et se battre pour y rester.
Il y a les problèmes qui vous ralentissent et ceux qui vous arrêtent. L’important est de rebondir en affrontant les problèmes comme un guerrier qui veut absolument passer la ligne de front. L’attitude intérieure est la clé.
On peut détecter rapidement dans notre manière de parler qu’elle est notre attitude intérieure :
« Le problème avec ce client est que … » suit alors une longue litanie des raisons (en fait des excuses) qui expliquent par le menu pourquoi ce problème est survenu. Notre attention est alors focalisée sur le problème pouvant provoquer un sentiment d’impuissance, voire d’abattement.
« Je comprends votre problème, voyons ensemble comment nous pouvons le résoudre … » L’attention a zoomé sur la solution et a libéré de l’énergie créatrice pour résoudre le problème. Et bonus appréciable, un esprit de collaboration s’est installé.
7. Esprit d’initiative et créativité
Avez-vous faim ? Pas de cette faim qui vous tenaille le ventre, mais de cette faim d’avancer, de conquérir de nouveaux clients, de développer de nouveaux produits ou services. Avez-vous toujours l’esprit en alerte prêt à bondir sur une opportunité qui se présente ?
Mieux, êtes-vous proactif ou seulement réactif ? Cette faculté d’anticiper les besoins et les problèmes, de trouver des solutions novatrices, en un mot d’être créatif est une des clés maîtresses de la réussite.
8. Un esprit critique envers soi
Ne rien accepter comme argent comptant. Porter un regard de juge sur son action, ses motivations, ses décisions. Se remettre en question radicalement si la situation l’exige. Prendre du recul par un temps de réflexion si vous avez l’impression de rouler la tête dans le guidon. Avancer est une chose agréable, foncer dans un mur en est une autre.
9. La quête de l’autonomie
L’autonomie vient du grec autos et nomos: « Qui se régit par ses propres lois ». Il y a plus que simplement la liberté dans l’autonomie, il y a surtout la capacité à diriger sa vie. Être autonome dans son activité est souvent difficile à obtenir. Cependant on peut chercher à être autonome dans son esprit, à gouverner ses pensées, ses sentiments, à agir selon son propre idéal, à marcher sur le chemin que l’on crée chaque jour.
10. La disposition à collaborer
Que cela soit avec des partenaires ou des associés, des collaborateurs ou les clients, l’entrepreneur ne peut se concevoir comme une île au milieu de l’océan. Il a besoin des autres.
L’homme-orchestre qui fait tout tout seul s’expose à l’épuisement et ne développera jamais son affaire. Il doit certes défendre son pré carré, mais surtout être un bâtisseur de ponts avec les autres pour travailler ensemble, mener à bien des projets, participer aux grands flux de la vie.
11. Une bonne santé
Il y a la santé que l’on hérite à la naissance et celle que l’on développe ou entretient par un rythme de vie approprié qui fait la part des choses entre le travail et la vie privée. Sacrifier l’un aux dépends de l’autre conduit inévitablement au déséquilibre, source de malaises et de maladie.
12. Une éthique de vie ferme
Peu importe notre système de références pour les valeurs qui orientent notre vie et notre action, il est important d’avoir une éthique ferme quitte à perdre des affaires. Les rapports avec les clients, les collaborateurs et les partenaires doivent être emprunts de confiance et d’équité. Chacun doit y gagner.
Se dire « Non pas, qu’est-ce que je vais gagner, mais qu’allons-nous gagner ensemble ! »