L’entreprise peut s’appréhender comme un être vivant
1. Phase de conception
Elle est conçue par un ou plusieurs « géniteurs » … c’est la phase de conception qui peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. C’est généralement une période enrichissante, voire euphorique avec parfois quelques crises de déprime devant les risques et les premières difficultés. Toute « grossesse » ne se déroule pas toujours dans les meilleures conditions.
2. Phase de création
Ensuite, si le projet n’a pas « avorté », la naissance survient : l’entreprise est créée … un être nouveau a vu le jour … c’est la phase de création d’une durée de quelques jours à plusieurs semaines selon la « grosseur » du bébé. Les « parents » sont heureux, entourés qu’ils sont de félicitations et remplis d’espoirs pour leur « petit ». Et pourtant, tout se joue dans les trois à six premiers mois.
Le financement initial souvent réduit ne lui « transfusera » de la vie que durant ces quelques mois. S’il n’a pas trouvé rapidement son autonomie … il s’asphyxiera. Ce danger est paradoxalement plus grand encore quand le financement du départ a été généreux.
Le créateur trop occupé à organiser son activité et sollicité par une véritable cour de courtisans (les vendeurs en tous genres) peut perdre de vue que son « petit » a besoin de sang neuf par un chiffre d’affaire rapide et suffisant … sinon c’est l’anémie et la mort « subite du nourrisson ». Pas facile !
3. Phase de développement
Puis après quelques mois d’existence, le bébé a grandi … plus ou moins bien. Il est devenu un adolescent avec quelques handicaps et un certain potentiel. La structure administrative n’a souvent pas bien suivi la croissance comme des vêtements devenus subitement trop petits.
L’entreprise est entrée dans la phase de développement. Le chiffre d’affaire est là avec à la clé une surcharge de travail, des délais toujours plus difficiles à tenir. Le chef d’entreprise qui fait tout tout le temps court à l’épuisement.
La question se pose alors d’engager du personnel pour déléguer une partie des tâches mais avec des charges financières nouvelles … seront-elles supportables ? Le patron a-t-il le profil de manager du personnel ?
Inversement, certains engagent rapidement du personnel et s’installent confortablement dans le rôle de patron qui supervise et donne des ordres. La structure devenue trop lourde par rapport au chiffre d’affaire s’effondre au bout de quelques mois. Le projet était bon et rentable, l’adolescent est mort d’overdose !
4. Phase de cession
Enfin, après un dur labeur, des affaires plus ou moins fructueuses, l’entreprise est devenue adulte, paie ses factures, nourrit son patron … qui a envie de passer à autre chose.
Il entre dans la phase de transmission qui peut durer de quelques semaines à … plusieurs années. Eh oui, c’est son « bébé » pour lequel il a presque tout sacrifié. Cette entreprise « vaut » beaucoup à ses yeux … mais combien vaut-elle vraiment sur le marché ? … existe-t-il même un repreneur possible ? Comment se mettre à sa recherche tout en continuant les affaires ? Combien de temps faudra-t-il tenir en l’attendant ?
La plus belle aventure qui soit
Concevoir, créer, développer et transmettre son entreprise ne va pas de soi. Il faut être un cœur vaillant prêt à en découdre avec la vie, résistant au découragement et pourtant avide d’avancer parce que c’est certainement la plus belle aventure qu’un homme ou une femme peut vivre … à part peut-être découvrir le véritable amour … mais c’est une autre histoire !